Feu vert pour les aménagements intérieurs de Notre-Dame
Ceci est le communiqué du Diocèse de Paris concernant l’avis rendu par la CNPA sur les aménagements intérieurs de la cathédrale.
Notre-Dame de Paris : une cathédrale catholique et ouverte à tous
Jeudi 9 décembre 2021, le diocèse de Paris, par la voix de Mgr Eric Aumonier, représentant du diocèse pour la restauration de Notre-Dame-de-Paris auprès des instances officielles a présenté ce jeudi 9 décembre matin, aux membres de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture le projet d’aménagement intérieur de la cathédrale. Le diocèse se réjouit de l’avis de la CNPA qui lui permet de poursuivre et de préciser son projet d’aménagement intérieur de la cathédrale, sous réserve de modifications portant principalement sur l’emplacement de certaines statues et le dessin des bancs de la nef.
Le projet, tel qu’il a été présenté ce jour, est le fruit d’une réflexion conduite depuis l’incendie de Notre-Dame, en avril 2019, par Mgr Michel Aupetit et une équipe choisie par le diocèse et dirigée par le Père Gilles Drouin, Directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie (ICP) et théologien. Ce projet, qui a été présenté à l’ensemble des prêtres de Paris par le P. Henry de Villefranche, vise à répondre à trois défis principaux, selon Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique du diocèse : « Il s’agit de rouvrir la cathédrale au culte, conformément à sa vocation de toujours, et d’accueillir les millions de personnes qui visitent Notre-Dame chaque année, en proposant à ceux qui y pénètreront une initiation à sa mission première ».
Prier et célébrer
Le premier défi auquel le projet d’aménagement intérieur présenté ce jour répond est de souligner que la cathédrale est le lieu où siège l’évêque. « C’est la mission première, cardinale et essentielle, de Notre-Dame-de-Paris pour notre diocèse : rassembler le peuple chrétien, célébrer l’Eucharistie, accueillir les catéchumènes, enseigner la Bonne Nouvelle, former les cœurs et les esprits » (Mgr Aumonier). C’est en effet dans la cathédrale que l’évêque invite tous les prêtres de son diocèse à concélébrer, manifestant l’unité du presbyterium ; c’est là qu’il ordonne des prêtres et des diacres qu’il envoie au service du diocèse. C’est l’église-mère à laquelle se réfèrent toutes les églises paroissiales et les chapelles du diocèse. C’est l’église dont la liturgie leur sert de modèle. C’est aussi le lieu privilégié, pour l’évêque, pour s’adresser aux représentants de la société civile.
Accueillir
Le deuxième défi tient évidemment au nombre extrêmement élevé de visiteurs de la cathédrale. Notre-Dame était, avant l’incendie d’avril 2019, l’un des monuments les plus visités d’Europe. Elle accueillait plus de 12 millions de personnes chaque année, que le diocèse a toujours refusé de répartir entre fidèles et touristes tant cette distinction ne correspond que très approximativement à la réalité complexe des motivations de ceux qui foulent le sol de la cathédrale. Le défi est à la fois quantitatif et qualitatif : désormais la majorité des visiteurs provient de pays de culture étrangère au monde chrétien.
Initier
Le troisième défi est de signifier pourquoi la cathédrale a été conçue : chanter la gloire de Dieu, par l’art et la musique, en particulier dans la liturgie. Il s’agit donc de souligner que si la cathédrale parle d’elle-même, une initiation est néanmoins précieuse pour en saisir le mystère.
Un projet d’aménagement fidèle à la vocation de Notre-Dame
« Notre-Dame est à la fois église, cathédrale, monument historique, monument national, internationalement connu. L’incendie du 15 avril 2019 a rappelé l’incroyable attachement à Notre-Dame et, depuis, les équipes mises en place par le diocèse sont guidées par la volonté de continuer l’histoire pour redonner vie à cet édifice dès 2024 et pour les siècles à venir. », pour le P. Drouin, qui dirige l’équipe constituée par le diocèse pour concevoir le projet. Compte tenu du nécessaire nettoyage et de la restauration des espaces intérieurs conduits par l’établissement public chargé de la restauration, les équipes du diocèse disposent d’une certaine liberté de conception de ce projet de réaménagement, étroitement associée à une immense responsabilité, que le diocèse de Paris assume pleinement. Pour Mgr Patrick Chauvet, Recteur de Notre-Dame-de-Paris « Notre priorité est de continuer à permettre, à ceux qui entrent dans Notre-Dame, qu’ils viennent tous les dimanches ou qu’ils y entrent pour la première fois, qu’ils soient Parisiens ou non, catholiques ou non, d’y prier, d’y participer à l’Eucharistie, de s’émerveiller devant sa beauté ».
Habiter l’axe liturgique
Pour répondre aux trois défis que posait la restauration de la cathédrale, l’équipe du diocèse a présenté un chemin liturgique, dont l’espace de célébration est bien sûr centré sur l’autel – qui conserve dans le projet son emplacement – entre un baptistère situé dans la partie occidentale de la nef et un tabernacle installé sur le maître-autel de Viollet-le-Duc, au pied de la Croix de gloire. A côté des lieux de dévotion existants, la Vierge au pilier, les chapelles latino-américaine et chinoise, le projet du diocèse propose la mise en place d’un espace de prière à proximité du tabernacle et autour du coffret reliquaire de la Couronne d’épines, ainsi que des confessionnaux.
Le parcours catéchuménal : des clefs de compréhension pour tous
Le projet du diocèse prévoit ainsi, parallèlement à l’aménagement liturgique intérieur de la cathédrale, que soit conçu un vrai parcours qui, en s’appuyant sur l’architecture et les œuvres, puisse constituer un réel parcours d’initiation. Chacun pourra ainsi, en déambulant du nord au sud, découvrir les piliers de la foi chrétienne (depuis la Création et la promesse du salut jusqu’à la naissance, la Passion et la Résurrection du Christ porteur du salut des hommes et ensuite révélé dans l’Evangile puis par les apôtres et les saints – notamment ceux de Paris).
Une acoustique et une mise en lumière, revues au service de la liturgie
Un travail précis sur la sonorisation est en cours, destiné tant aux liturgies qu’aux concerts. En parallèle, une mise en lumière nouvelle de la cathédrale est à l’étude. Il reposera sur deux principes : un meilleur partage de la lumière entre l’autel et la nef, de sorte que les fidèles puissent être mieux et davantage associés aux célébrations, par un éclairage doux, au niveau des visages. En outre, une variation de la mise en lumière permettra d’accompagner finement les différentes célébrations liturgiques au sein de la cathédrale : lumière diffuse et douce pour les veillées de prière ou les célébrations de nuit, sobre pour les temps du Carême et de l’Avent, par exemple, ou rayonnante pour les grandes fêtes de Noël ou de Pâques.
Continuer l’Histoire, une responsabilité dans le dialogue entre hier et aujourd’hui
Enfin, le projet redonnera sens et cohérence à la présentation des œuvres d’art de la cathédrale. Il s’agira en particulier de réaménager les chapelles de la nef, espaces jusqu’ici en partie abandonnés à des usages du quotidien. Le projet prévoit de faire entrer dans les chapelles latérales l’art d’aujourd’hui, dans une mise en dialogue avec les œuvres anciennes, marquant ainsi la volonté de continuer demain l’histoire pluri-centenaire de la cathédrale.
Le diocèse se réjouit d’avoir pu débattre à chaque étape du projet avec l’Etablissement public, le Ministère de la Culture et de nombreuses personnalités impliquées dans la valorisation du patrimoine. Ce dialogue, qui va pouvoir se poursuivre dans les prochains mois, permettra à Notre-Dame de continuer à rayonner dans l’esprit du grand projet de Maurice de Sully.