Le couturier Jean-Charles de Castelbajac habille la liturgie pour la réouverture 

Lors de la conférence de presse du 25 juin, le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac a présenté l’ensemble des habits liturgiques imaginés pour la cérémonie de réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Cette collection se veut une célébration de la simplicité de la liturgie, de la majesté du lieu, de la solennité du moment ainsi que de l’élan créatif contemporain en dialogue avec l’histoire de ce monument immémorial.

Le rayonnement : un dialogue entre tradition et modernité

L’idée conductrice de toutes ces créations a été le rayonnement.

Et c’est tout en respectant les codes traditionnels des vêtements liturgiques que Jean-Charles de Castelbajac, connu pour son approche audacieuse et créative, a su interpréter les éléments visuels emblématiques de Notre-Dame.

Le rayonnement évoque ici non seulement la diffusion de la lumière divine et la grâce qui émane du lieu sacré, mais également le lien : concentré dans la chasuble de l’archevêque, le rayonnement se décline dans les chasubles créées pour les prêtres et les diacres.
La déclinaison des motifs, le passage du foyer à la diffusion, expriment le lien qui unit l’évêque à son presbyterium, et la manière dont les prêtres agissent de concert avec l’évêque pour faire rayonner l’Évangile.

« La lumière et son rayonnement ont guidé mon geste créatif, j’ai pensé à la croix glorieuse de Marc Couturier, à l’éclat de la couleur sur la pierre blonde renaissante de Notre-Dame. La couleur, enfant de la lumière, est omniprésente sur les chasubles blanches, en écho aux vitraux qui se reflètent sur les murs de la cathédrale. J’ai pensé à l’émotion, à l’expérience des visiteurs, à l’immersion au cœur de cet événement historique, qu’est la renaissance de Notre-Dame, aux images inspirantes pour une génération en quête de fraternité, de sens et de beauté. »

Jean-Charles de Castelbajac

L’étole et la chasuble : symboles de service et de sacrifice

L’étole, large bande de tissu portée autour du cou, descend le long du corps des prêtres et évêques, tandis que les diacres la portent en diagonale de l’épaule gauche à la hanche droite. Cet ornement symbolise le joug du Christ et le service sacerdotal. Pour cette réouverture, Jean-Charles de Castelbajac a incorporé des éléments de la croix dorée et des vitraux multicolores de Notre-Dame, évoquant la lumière divine et la résurrection.


La chasuble, large manteau recouvrant le corps portée par-dessus l’étole, est également ornée de motifs dorés et de nuances inspirées des vitraux. La chasuble créée pour l’archevêque est centrée sur la croix dorée qui concentre des éclats colorés. Elle symbolise la centralité et la vitalité de la croix, le rayonnement et la transmission de la foi.

Des créations financées par la générosité de bienfaiteurs

Inscrite dans le champ de la liturgique et donc non éligible à un financement au titre de l’intérêt général par le Fonds Cathédrale de Paris, la collection paramentique pour la réouverture de Notre-Dame a pour autant largement bénéficié de la générosité de donateurs, de testateurs et de généreux mécènes.

En effet, chaque année les legs et libéralités apportent une contribution importante aux ressources du diocèse de Paris. Parmi ces libéralités, figurent parfois des objets de valeur. C’est ainsi qu’en novembre 2023, une vente aux enchères a été organisée à l’étude de Maître Collin du Bocage, au profit de la paramentique de la cathédrale. Cette vente, alimentée par des dons privés et des legs, a rapporté 55 000 euros et son impact dépasse largement la simple collecte de fonds : elle symbolise la profondeur de l’engagement de toute la communauté du diocèse envers Notre-Dame. Ces dons ont contribué à financer la création de cette collection.

La fabrication de ces vêtements et ornements liturgiques, assurée par de grandes maisons d’art et d’artisanat françaises, a été offerte à la cathédrale dans le cadre de mécénats.

© Photos : Jean-Charles de Castelbajac