Le mobilier liturgique : la noblesse du bronze
« Ma ligne directrice, mon cahier des charges personnel, c’est un travail autour de l’immuable. Les pièces doivent embrasser le passé, vivre le présent et accueillir le futur. Elles doivent avoir une forme d’évidence pour les catholiques et être remarquables pour les non-chrétiens. Elles doivent exister pendant et hors la liturgie : sans crier, mais sans se cacher non plus. Être une présence évidente. » Guillaume Bardet
La restauration de Notre-Dame de Paris, symbole immuable de l’architecture gothique, allie le savoir-faire traditionnel et l’innovation contemporaine.
Au cœur de ce projet, le choix du bronze pour le mobilier liturgique révèle une combinaison harmonieuse entre esthétique et fonction sacrée, proposant une présence silencieuse mais non moins puissante au sein de la cathédrale.
Selon Guillaume Bardet, le choix du bronze sculpté pour concevoir le mobilier liturgique s’est imposé à lui comme une évidence : c’est pour sa « noble simplicité » que ce matériau a été choisi. Car le bronze, épousant naturellement les teintes de la pierre, venant les relever même, permet d’allier force et sobriété dans l’expression artistique.
Cette présence silencieuse du bronze se manifeste par sa capacité à s’intégrer harmonieusement sans s’imposer, le bronze « existe sans hurler, sans ‘sur-montrer ».
Ce matériau noble et discret, produit à la fonderie d’art Saint-Barthélemy à Crest (Eure-et-Loire), invite à la contemplation et au recueillement, en résonance avec la spiritualité de Notre-Dame. Sa patine évolutive, qui se développe au fil du temps, rappelle la continuité et la pérennité du lieu sacré.
Sa surface, qui est à la fois mate et réfléchissante, capte et diffuse subtilement la lumière naturelle ainsi que celle des votives et cierges, créant ainsi une ambiance mystique et sacrée.
Guillaume Bardet souligne que le bronze apporte une dimension sacrée et durable à ces pièces essentielles du culte que sont l’autel, la cathèdre, l’ambon, le tabernacle et le baptistère.
Chaque élément, du calice à la patène, en passant par les ciboires et l’ostensoir, est travaillé avec minutie et honore les traditions liturgiques tout en répondant aux exigences contemporaines de l’art sacré.
Mais ce matériau s’intègre dans une vision plus large de l’aménagement intérieur de la cathédrale. Les créateurs de l’Atelier de Notre-Dame ont conçu un mobilier qui dialogue avec l’architecture millénaire de l’édifice, ses arches, ses colonnes et ses vitraux. La transparence et la lumière y occupent une place centrale, comme en témoignent les nouvelles chaises, agenouilloirs et prie-Dieu conçus par Ionna Vautrin et produits par l’entreprise Bosc, où chaque détail a été pensé pour offrir une harmonie visuelle et spirituelle.
La noblesse du bronze dans la restauration de Notre-Dame ne répond donc pas seulement à un choix esthétique ou à une volonté de modernité, mais est un hommage à la tradition et une promesse de durabilité. Sa présence silencieuse mais indéniable souligne la magnificence de la cathédrale, tout en honorant le travail des artisans et la foi des fidèles, assurant à ce lieu un rayonnement pour les générations à venir.