L’atelier Notre-Dame : conférence de presse du 25 juin 2024

« Pour cette espérance qui n’a jamais failli, pour la beauté du travail effectué au service de toute la communauté humaine des pèlerins et des visiteurs à qui Notre-Dame sera bientôt rendue, je veux dire à tous ceux qui participent de près ou de loin, quelle que soit leur mission, par leur travail, leur générosité ou leur prière, au relèvement de Notre-Dame, mes plus chaleureux remerciements et la profonde gratitude de tous les catholiques de Paris. »
† Mgr Laurent Ulrich Archevêque de Paris


Le 25 juin 2024 s’est tenue une conférence de presse au Collège des Bernardins. Présentant « l’Atelier Notre-Dame », cette conférence et son dossier font la part belle aux différents artistes et designers qui contribuent à faire revivre la splendeur intérieure de notre cathédrale.

Introduite par Mgr Ulrich, archevêque de Paris, suivi de Mgr Ribadeau Dumas, archiprêtre et recteur de Notre-Dame, cette conférence a vu se succéder tous les artistes venus appuyer leurs créations.

Du mobilier liturgique conçu par Guillaume Bardet aux nouvelles assises de Ionna Vautrin, en passant par le reliquaire de la Couronne d’épines de Sylvain Dubuisson, l’Atelier Notre-Dame expose également les nouvelles pièces de mobilier complémentaire de Vincent Dupont-Rougier et les créations de Jean-Charles de Castelbajac pour les vêtements liturgiques.

D’autres avancées comme celles de l’éclairage, conçu par l’agence Patrick Rimoux, et les différents dispositifs d’accueil pour les 15 millions de visiteurs attendus après la réouverture du 8 décembre, ont également été présentés.

Le 25 juin lance donc le compte à rebours de l’événement tant attendu qu’est cette renaissance et lève le voile sur l’aménagement intérieur de la cathédrale qui conjugue tradition et modernité.

Image du baptistère

I. Le mobilier liturgique

Le mobilier liturgique, conçu par le designer et sculpteur Guillaume Bardet, se compose de cinq éléments principaux : l’autel, la cathèdre et ses sièges associés, l’ambon, le tabernacle et le baptistère.

Chaque pièce a été réalisée en bronze sculpté, un matériau offrant une esthétique puissante, intemporelle et lumineuse. Choisi pour sa « noble simplicité », le bronze permet d’illustrer subtilement les enseignements du concile Vatican II, donnant vie à la liturgie et révélant le mystère eucharistique. Produit à la fonderie Barthélémy Art à Crest (Eure-et-Loire), ce mobilier est en harmonie avec l’intérieur de la cathédrale composé principalement de pierres et de vitraux.

Historique et esthétique : Le bronze a été un matériau prisé depuis l’Antiquité pour sa durabilité et sa beauté. À Notre-Dame, il trouve une nouvelle expression en dialogue avec la pierre médiévale et les vitraux colorés de la cathédrale. Le choix de Guillaume Bardet s’inscrit dans une tradition de continuité et d’innovation, rappelant que la liturgie elle-même évolue tout en restant profondément enracinée dans des siècles de tradition chrétienne.

Images des vases et objets liturgiques

II. Vases et objets liturgiques

Guillaume Bardet a également conçu les vases sacrés, comprenant le calice, la patène, l’ostensoir, les ciboires, l’encensoir, la navette, les burettes, l’aiguière et le bassin. Ces objets, réalisés en métaux nobles comme l’argent et l’or, sont produits principalement par l’Atelier d’orfèvrerie Marischael. Chaque pièce est pensée pour renforcer la dimension sacrée des cérémonies et s’intégrer harmonieusement avec le mobilier liturgique. Le calice, par exemple, est en harmonie avec les proportions de l’autel et l’intérieur en or poli miroir souligne la dimension sacrée du vin devenu sang du Christ.

Image du calice et de la patène

Historique et religieux : Les vases sacrés, indispensables à la célébration eucharistique, sont des objets de grande signification religieuse. Le calice, en particulier, symbolise le sang du Christ, tandis que la patène supporte l’hostie consacrée. Leur conception en métaux précieux respecte les traditions liturgiques, tout en offrant une esthétique contemporaine qui résonne avec l’architecture de Notre-Dame

III. Le mobilier complémentaire

La création du mobilier complémentaire, incluant les potelets de mise à distance, les brûloirs pour bougies de dévotion et les meubles présentoirs, a été confiée au designer Vincent Dupont-Rougier. Ces éléments, produits avec des finitions manuelles en acier, s’inspirent des arcs-boutants de la cathédrale, créant un lien visuel cohérent avec l’architecture de l’édifice. La bougie votive officielle, fabriquée par la Ciergerie de Lourdes, est écologique et 100 % biodégradable, renforçant ainsi l’engagement écologique du projet.

Esthétique et environnemental : Le design de ces mobiliers s’inspire directement des éléments architecturaux gothiques de la cathédrale, tels que les arcs-boutants, assurant une cohérence visuelle et spirituelle. En parallèle, l’engagement écologique avec des bougies biodégradables reflète une sensibilité moderne aux enjeux environnementaux, intégrant harmonieusement tradition et innovation.

IV. Les assises

Ionna Vautrin a conçu les nouvelles chaises, agenouilloirs, prie-Dieu individuels et bancs pour la cathédrale. Produites par l’entreprise Bosc, ces pièces sont fabriquées en chêne massif issu des forêts de Sologne. Le design des chaises, avec leurs dossiers bas et leurs formes arrondies, permet de préserver la perspective de la nef tout en offrant une harmonie visuelle avec l’architecture gothique de la cathédrale. La production de ces chaises mobilise un savoir-faire artisanal français, soulignant l’importance de la tradition et de la qualité dans ce projet.

Historique et artisanal : Les chaises, agenouilloirs et bancs, réalisés en chêne massif, rappellent les traditions séculaires de l’ébénisterie française. La conception par Ionna Vautrin allie modernité et respect des formes gothiques, créant une continuité visuelle et symbolique avec l’histoire de la cathédrale.

Image des assises crées par Ionna Vautrin

V. La châsse-reliquaire

Sylvain Dubuisson a conçu un reliquaire pour la Couronne d’épines, qui sera exposée dans la chapelle axiale de Notre-Dame. Inspiré par la tradition orientale de l’iconostase, le reliquaire en bois de cèdre est serti d’épines de bronze, créant une structure ajourée qui laisse transparaître la lumière des vitraux. Ce choix esthétique et symbolique vise à favoriser l’élan spirituel et la dévotion des fidèles également manifestée par la possibilité de le toucher ou de déposer une bougie. La Couronne d’épines sera conservée dans un coffre-fort intégré au reliquaire, garantissant ainsi sa sécurité.

Religieux et symbolique : La Couronne d’épines, vénérée comme une relique de la Passion du Christ, trouve dans ce reliquaire une présentation digne de sa signification. La structure en bois de cèdre et épines de bronze évoque à la fois la Croix et la couronne de souffrance du Christ, renforçant l’intensité spirituelle de la dévotion.

VI. La paramentique

Jean-Charles de Castelbajac a créé une série de vêtements liturgiques pour les célébrations de la réouverture de la cathédrale. Ces ornements, principalement de couleur blanche, sont ornés de croix dorées et de motifs colorés inspirés des vitraux de la cathédrale. Réalisés par des maisons d’art et d’artisanat françaises, ces vêtements seront utilisés lors des grandes fêtes liturgiques et continueront d’être employés pour les cérémonies importantes après la réouverture. L’idée conductrice de ces créations a été le rayonnement.

Historique et Artistique : Les vêtements liturgiques, avec leurs motifs inspirés des vitraux de Notre-Dame, incarnent une fusion de l’histoire et de l’art contemporain. Jean-Charles de Castelbajac, avec son sens du symbolisme et de la couleur, réinterprète les traditions pour les adapter aux célébrations modernes.

Image de la série de vêtements liturgiques créés par JC de Castelbajac

VI. La lumière

L’agence Patrick Rimoux a repensé l’éclairage de la cathédrale, intégrant 2 175 points lumineux et 1 550 projecteurs contrôlés individuellement depuis une régie centrale. Ce système permet de varier l’intensité et la température de la lumière, offrant une gamme de scénarios lumineux adaptés aux différents moments liturgiques et événements. L’éclairage vise à révéler la beauté architecturale de Notre-Dame, mettant en valeur les œuvres d’art et les éléments sacrés de manière dynamique et immersive.

Esthétique et spirituel : La lumière, élément essentiel dans les églises gothiques, est ici réinventée pour offrir une expérience visuelle et spirituelle enrichie. L’approche de Patrick Rimoux permet de jouer avec la lumière pour magnifier l’espace sacré, créer des ambiances variées et accentuer la beauté des détails architecturaux.

VII. L’accueil des visiteurs

À la réouverture, près de 15 millions de visiteurs sont attendus. Pour gérer cet afflux, un dispositif de réservation numérique sera mis en place, permettant aux visiteurs de réserver des créneaux horaires. Une application de médiation, développée par Mazedia, offrira un accompagnement pour redécouvrir l’édifice au travers d’un nouveau parcours pointant vers les principaux centres d’intérêt. L’accueil sera assuré par une équipe dédiée, renforcée par 500 bénévoles, qui veilleront au confort et à l’orientation des visiteurs, facilitant ainsi leur immersion dans l’univers spirituel et architectural de Notre-Dame.

Logistique et pédagogique : L’accueil des visiteurs est conçu pour offrir une expérience fluide et informative, grâce à la technologie et à une équipe dédiée. L’application de médiation et les guides assurent une compréhension approfondie de l’histoire et de la signification de la cathédrale, enrichissant la visite.


Grâce à l’implication de nombreux artistes, artisans et donateurs, la cathédrale renaît avec une splendeur renouvelée, prête à accueillir les fidèles et les visiteurs du monde entier. Chaque élément, du mobilier liturgique à l’éclairage, a été pensé pour préserver l’âme de la Cathédrale.

À propos

La Fondation Notre Dame, par le biais du Fonds Cathédrale de Paris a contribué au financement à l’ensemble des éléments présentés à l’exception du mobilier complémentaire et de la paramentique qui sont des objets cultuels exclus du champ de l’intérêt général. Ayant apporté 43% des montant nécessaire à la restauration, la Fondation Notre Dame reste le 1er financeur de la renaissance de Notre Dame de Paris.

© Photos : Guillaume Bardet ; Vincent Dupont-Rougier ; Ionna Vautrin ; Sylvain Dubuisson ; Jean-Charles de Castelbajac ; Agence NC