« Notre-Dame brûle » : l’incendie de la cathédrale vu par Jean-Jacques Annaud

Le 16 mars sortira dans les salles le film-documentaire de Jean-Jacques Annaud consacré aux évènements tragiques qui, du 15 au 16 avril 2019, ont fait basculer le destin de Notre-Dame. Il reconstituera heure par heure le terrible incendie qui emporta la flèche de Viollet-le-Duc, le toit et la charpente historique, ainsi que les actions menées pour enrayer et finalement vaincre les flammes qui menaçaient de consumer le reste du monument.

© Mickael Lefevre

Un souvenir vivace

15 avril 2019, 18 h 51. La brigade des sapeurs-pompiers de Paris reçoit l’alerte. Un feu est en cours à la cathédrale Notre-Dame. Quelques minutes plus tard, les premiers véhicules d’urgence arrivent sur les lieux. Les flammes dévorent déjà la toiture et la base de la flèche historique. Il faut agir vite pour préserver la structure délicate.

Le premier chef de détachement arrivé à Notre-Dame demande d’emblée tous les moyens disponibles. Au ton de sa voix, on comprend que c’est un gros feu. En une demi-heure, on envoie facilement 150 à 200 pompiers et 30 à 40 engins.

Jean-Claude Gallet, commandant de la Bridage de sapeurs-pompiers de Paris

Plusieurs BEA (Bras Élévateurs Articulés) sont déployés par les équipes afin d’atteindre la partie haute de l’édifice – trop tard, hélas, pour empêcher la chute spectaculaire de la flèche et l’effondrement de la voûte de la croisée du transept qui sidéra les témoins présents.

Photographie prise depuis le Pont Saint Louis de la flèche de la cathédrale Notre Dame lors de l’incendie du 15 avril 2019 © Guillaume LEVRIER

C’est un bruit angoissant. Comme si une tractopelle portait plusieurs débris de pierres et les lâchait dans une grosse benne. C’est ce bruit-là, multiplié par dix

Myriam Chudzinsky, Caporale-chef de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris

À partir de là, il faut accepter “la part du feu” – soit les pertes irrémédiables – et concentrer les efforts des pompiers sur le reste de la structure, en particulier la tour nord où les flammes, vers 21 h, commencent à lécher les poutres qui les séparent des énormes cloches du beffroi. Si ces dernières cèdent, c’est toute la cathédrale qui est condamnée.

Arrivé sur le parvis, je recule jusqu’à la préfecture de police, par peur que les tours tombent. À cause du risque d’éboulement, nous sommes parqués par la police à cet endroit. On voit les tout petits pompiers devant la cathédrale et on se dit : « C’est impossible qu’ils en viennent à bout, c’est David contre Goliath.

Mgr Philippe Marsset, Vicaire général de Paris

Avec l’aval du président de la République, une cohorte de pompiers monte directement à l’assaut des flammes. L’enjeu est considérable. En peu de temps, ils parviennent à maîtriser le feu et à préserver les tours emblématiques du monument médiéval. 

Toute la nuit durant, une véritable fourmilière grouille sur l’île de la Cité. Vers 22 h 50, le général Jean-Claude Gallet annonce que Notre-Dame est sauvée. L’incendie, lui, sera déclaré éteint le 16 avril au matin. 

En savoir plus sur l’incendie de Notre-Dame

© Yannick Boschat – Diocèse de Paris

Notre-Dame brûle : un hommage en images

Le long-métrage qui s’apprête à sortir s’attache à retracer, avec exactitude, la chronologie du sinistre tout en exaltant le courage des soldats du feu. Le soir de l’incendie, ils étaient plus de 400 à lutter contre les flammes.

Tournage du film Notre Dame brûle de Jean Jacques Annaud à la cathédrale Saint Etienne de Bourges © PHOTOPQR/BERRY REPUBLICAIN/Pierrick DELOBELLE

Concentré sur 24 h, comme une tragédie classique, le récit de Jean-Jacques Annaud raconte les nombreux défis relevés par les acteurs du sauvetage : pompiers, policiers, architectes, conservateurs des monuments historiques…  Le produit fini, promet-il, aura à la fois l’ampleur du cinéma et la rigueur du genre documentaire. 

Le principe est de mêler les images enregistrées de l’extérieur au cours de l’évènement du 15 avril […] avec celles, reconstituées dans de vastes décors reconstruits à l’identique, des épisodes que nul n’a pu filmer au moment du drame. Nous nous imposons l’émotion du spectacle cinématographique, étayée par la discipline pointilleuse de l’historien.

Jean-Jacques Annaud, réalisateur du long-métrage « Notre-Dame brûle« 

De grandes émotions, une poésie épique, ainsi qu’une meilleure compréhension du drame attendent le public à partir du 16 mars.

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