Une symphonie de lumières

Toute cathédrale est conçue comme une architecture de lumières : lumière du jour irisant les vitraux, lumière sacrée des cierges brûlant sur les autels et, de façon plus récente, installations électriques soulignant les reliefs, animant les espaces, variant et contrôlant tous les paramètres d’une lumière (couleur, direction, intensité…) devenue atmosphère sur mesure, lieu de création à part entière.

C’est pourquoi cette lumière est au cœur du projet d’aménagement de Notre-Dame. De nouveaux équipements sont nécessaires pour éclairer la cathédrale ; un travail à la fois technique et artistique, qui va repenser le rôle et les modalités de la lumière à l’intérieur de l’édifice.

Lustre + rose

Unité et variété : le projet de mise en lumière

Conçu par l’artiste Patrick Rimoux*, membre de l’atelier Notre-Dame, le nouveau projet repose sur deux principes : d’abord, un meilleur partage de la lumière entre l’autel et la nef, afin que les fidèles soient davantage associés au corps célébrant des offices. Cela passe par un éclairage doux, à hauteur de visage. En outre, cette mise en lumière variera selon les temps liturgiques de l’année : lumière diffuse pour les veillées de prière, sobre pour les temps du Carême et de l’Avent, rayonnante pour les célébrations de Pâques et de Noël… Ainsi, chaque éclairage modulera un commentaire adapté au contexte spatio-temporel de l’édifice.

L’atmosphère de Notre-Dame doit être davantage liée à la dimension liturgique. En ce sens, le futur dispositif mettra fin à l’éclairage de type “salle de spectacle” qui existait avant l’incendie. Lumignons, cadreurs… serviront par ailleurs à mettre en relief, de manière beaucoup plus fine, les œuvres d’art abritées dans la cathédrale.

Père G. Drouin, Chargé du projet d’aménagements intérieurs de Notre-Dame

À ce projet s’ajoute un travail précis sur la sonorisation, nécessaire à la reprise des offices et des concerts. Il faut également remplacer les installations pour la captation vidéo et la retransmission des célébrations et principaux événements de l’année.

*Né en 1958, formé aux Beaux-Arts de Paris, Patrick Rimoux est véritablement un sculpteur de lumière. Sculpter signifie tailler la matière ; il y a donc un jeu, un paradoxe sémantique et plastique dans cet art qui cisèle, précisément, une immatérialité, un élément qui n’a de corps que ses faisceaux et pour toute consistance, sa tonalité changeante qui revêt les espaces et transforme les objets.

Sculpter la lumière, c’est mêler à parts égales l’art et la technique : Patrick Rimoux possède les deux. Pluridisciplinaires, ses connaissances s’allient dans le cadre de projets urbains, d’architectures pérennes et de scénographies en France et à l’étranger. Sa présence, au sein de l’atelier Notre-Dame, montre l’importance accordée à cette dimension originelle, constitutive de toute Genèse – et de toute renaissance.

© Photos Etienne Castelein, Yannick Boschat – Diocèse de Paris,

Notre-Dame de Paris