Le mobilier liturgique
En collaboration avec le Ministère de la Culture et l’Établissement public en charge de la restauration de la cathédrale, le Diocèse de Paris mène actuellement quatre projets spécifiques dans le cadre des aménagements intérieurs de Notre-Dame de Paris, donc celui concernant le mobilier liturgique.
L’autel, commandé par le cardinal Lustiger et réalisé par le sculpteur Jean Touret en 1989, a survécu à l’incendie, mais a été enfoncé par l’effondrement de la voûte de la croisée du transept. Il va donc être remplacé par une nouvelle création, assortie aux autres pièces du mobilier liturgique (ambon, tabernacle…) qui prendront place dans la cathédrale.
Le projet d’un nouvel ensemble de mobilier liturgique a été confié à un seul artiste, conformément aux recommandations de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture.
Monseigneur Laurent Ulrich a constitué un Comité artistique composé de 18 membres : des personnalités du Ministère de la Culture, de l’Établissement Public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, ainsi que des personnes qualifiées dans les domaines de l’aménagement liturgique, la théologie, l’histoire de l’art, le design, la création artistique et les monuments historiques.
C’est ce Comité qui a conduit, sous la présidence de l’archevêque de Paris, la consultation, large et ouverte, par un appel à candidatures pour le dessin des cinq éléments de mobilier liturgique.
Le processus de consultation lancé le 11 octobre 2022 a rencontré un grand succès, avec 69 soumissions d’artistes et d’artisans travaillant seuls ou en groupes. 5 candidats finalistes ont été sélectionnés par Mgr Laurent Ulrich, après avis du Comité artistique. Ils ont présenté leurs projets finalisés le 23 mai 2023. Après une nouvelle réunion avec le Comité artistique le 20 juin, l’archevêque a effectué son choix final, relevant d’une « noble simplicité ». C’est Guillaume Bardet qui apporte ainsi sa contribution à la conception du mobilier liturgique pour la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Il s’agit :
- Du baptistère qui sera situé à l’entrée de la cathédrale ;
- De l’autel majeur à la croisée de la nef et du transept ;
- De l’ambon d’où sont proclamées les lectures, qui sera au pied de la statue de Notre-Dame de Paris ;
- De la cathèdre, siège de l’évêque, située à l’opposé symétriquement de l’ambon ;
- Du tabernacle dans lequel sont conservées les hosties consacrées, situé sur l’autel, au pied de la Pietà du Vœu de Louis XIII et de la croix réalisée en 1994 par Marc Couturier.
Guillaume Bardet, designer français né en 1971, a marqué le monde artistique par sa formation à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) à Paris, suivie d’une résidence à la Villa Médicis à Rome et d’une bourse de l’Académie de France à Rome. Il a réalisé plusieurs projets d’envergure, dont « La Fabrique du Présent, La Cène » au Couvent dominicain de Sainte-Marie de La Tourette en 2017. Fasciné par les structures et les pratiques fondamentales de notre humanité, ses œuvres, au style distinctif et intemporel, reflètent sa vision artistique unique.
Figurant parmi le groupement d’artistes retenus au sein de l’Atelier Notre Dame, Guillaume Bardet a présenté ses créations lors de la conférence de presse du 25 juin 2024.
Toutes les pièces du mobilier liturgique seront conçues en bronze sculpté, matériau choisi pour sa « noble simplicité », offrant une esthétique intemporelle et lumineuse et permettant de marier force et sobriété dans l’expression artistique, sans dominer visuellement l’espace.
Ma ligne directrice, mon cahier des charges personnel, c’est un travail autour de l’immuable. Les pièces doivent embrasser le passé, vivre le présent et accueillir le futur. Elles doivent avoir une forme d’évidence pour les catholiques et être remarquables pour les non-chrétiens. Elles doivent exister pendant et hors la liturgie : sans crier, mais sans se cacher non plus. Être une présence évidente.
Guillaume Bardet
Je donne pour le mobilier liturgique de Notre-Dame
© Photos Philippe Migeat, Guillaume Bardet